Revendiquer empêche-t-il le dialogue ?

Cette semaine, je me suis fait refuser une rencontre par une organisation qui n’a pas voulu établir des ponts avec MON organisation prétextant qu’elle changeait l’économie par… le dialogue. Ironique n’est-ce pas ? Cette employée aurait-t-elle reçu le mot d’ordre d’entretenir des relations seulement avec des personnes et organisations qui pensent comme elle ?

J’ai lu entre les lignes de sa réponse, que d’échanger avec une organisation qui revendique, qui a un discours plus militant et peut-être oui, plus radical par moment, ne concordait pas avec leurs activités organisationnelles. J’ai aussi compris que de me rencontrer pouvait nuire aux relations qu’elle entretenait avec certains partenaires.

Le dialogue semble être la stratégie de changement sur le bout des lèvres de plusieurs organisations. On ne veut pas imposer, on ne veut pas exiger, on veut dialoguer pour exercer notre pouvoir d’influence.

Je n’ai rien contre cette stratégie, mais lorsqu’elle s’applique seulement aux gens qui pensent comme nous pour ne pas déplaire à nos partenaires, cela me fait me questionner réellement sur le leadership de 1- cette personne qui a refusé ma demande de rencontre 2- de cette organisation.

Cela me fait aussi me questionner. Les organisations plus revendicatives font-elles peur malgré qu’elles soient ouvertes et intéressées au dialogue ?

Je ne crois pas que ce soit une bonne décision organisationnelle de refuser des rencontres avec des groupes plus militants qui ne pensent pas comme nous. Au contraire, dans l’échange peut naître de magnifiques idées, riches de sens, autant d’un côté comme de l’autre.

Le dialogue nous amène à voir certaines problématiques différemment et d’avoir la chance d’adapter son argumentaire.

Nous avons si peur du débat, des échanges, de la confrontation. Pour moi, elle est saine et évolutive. Ce qui est néfaste, est de se fermer à la différence. À se parler entre convaincus, nous nous affaiblissons. Nous avons besoin de confronter nos idées et nos vérités pour évoluer. Elle est là la force du dialogue. À force de vouloir protéger son organisation, de ne pas vouloir nuire à nos partenaires, l’organisation en souffre.

Que risquons-nous réellement ?