Campagne électorale : où sont les scientifiques ?

Ils sont des centaines à travailler sur le sujet des changements climatiques au Québec, connaissant très bien la réalité et la crise dans laquelle nous sommes actuellement. La science est LE point d'ancrage de la crise climatique. Les rapports du GIEC sont devenus les documents de référence, par excellence.

Alors, pourquoi les scientifiques sont-ils si discrets dans cette campagne électorale ? Pourquoi ne les voit-on pas davantage s'insurger sur le peu d'ambition et de courage de nos politiciens ? Et sur le peu de place qu'occupe cet enjeu dans les médias et débat télévisé ? Certains le font, certes, mais la pression que peuvent exercer les scientifiques sur les partis dans cette campagne électorale est beaucoup trop légère comparativement à la crise climatique que nous vivons actuellement et dont ils sont les principaux lanceurs d'alerte…

Entendez-moi, ici, je ne parle pas nécessairement de rébellion, ou de désobéissance, mais sinon d'occuper l'espace médiatique et de ne pas avoir peur de se mouiller, surtout. Je ne parle pas de signatures de lettres ouvertes ou de commenter les plate-formes électorales des partis, non je parle de prendre position et devenir acteurs et actrices de cette campagne. Je parle de s’insurger, de critiquer, d’apporter des solutions, de dénoncer….

Entendre davantage les scientifiques offrirait un discours supplémentaire crédible et des informations recherchées par l'électorat. Puisqu'il semble qu'entre elle et les politiciens, la crise peine à prendre place. Et pourtant 73 % des québécois veut que le gouvernement en fasse davantage en matière de lutte aux changements climatiques.

- Les politiciens ne semblent pas vouloir publiquement énoncé l’urgence de la situation
- Ils ne semblent pas croire que d’en parler se traduise en votes
- Ils préfèrent réaliser des annonces positives et ne pas parler d’action climatique

Il semble que dans certains endroits du monde, en plus d'avoir de la crédibilité, ils jouent maintenant ce rôle de dénonciateur de ce manque d'actions, et de cette occultation de la crise climatique par le politique. Tout récemment en France et à Berlin, nous avons vu apparaître les "scientists rébellion", des scientifiques qui jugent que sonner l'alarme n'est plus suffisant, qu’il faut maintenant participer activement, aller dans les rues, occuper l'espace public et porter leur propre discours.. Ils ne sont plus là pour alimenter seulement le travail des autres, mais jugent qu'ils ont un rôle important, autre que celui-ci, pour forcer les politiciens à prendre des engagements forts.

N’est-il pas le temps de s’insurger pour l’inaction de notre gouvernement, mais surtout, en cette campagne électorale, ne serait-il pas le temps pour eux de parler un peu plus fort ? Les micros sont ouverts….on vous attend.

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Revendiquer empêche-t-il le dialogue ?