Avez-vous entendu parler de Shein ?

En écoutant le balado L’envers du décor de Shein, je ne pouvais pas m’empêcher de faire un résumé de cette entrevue très pertinente de Alexis de Lancer avec Madeleine Goubau, chargée de cours à l’École supérieure de mode - ESG UQAM auquel j’ai ajouté une petite touche éditoriale.


Qui est Shein ?

Créée en 2013, Shein, entreprise chinoise, a pris toute son ampleur en 2019, au début de la pandémie, lorsque les gens avaient davantage de temps pour les écrans et les achats en ligne. Elle a été désignée comme la marque la plus recherchée sur Google en 2022 et a une valeur d’entreprise de 15 milliards de dollars. On peut y recenser  jusqu’à 500 000 items disponibles sur sa plate-forme en ligne (comparativement à Zara ou H&M qui en comptent environ 15 000).  Shein offre des vêtements à très petit coût économique (on parle de 3$ pour une robe et une moyenne d’environ 11$ par vêtement) mais à de grands coûts environnementaux et sociaux. Voyons cela d’un peu plus près….


L’intelligence artificielle au service de la mode 


Shein se sert de l'intelligence artificielle pour concevoir les designs en prenant ses informations sur les tendances du moment, sur les médias sociaux, comme la plate-forme Tik Tok. Cette intelligence artificielle crée les vêtements, et ensuite met les modèles en ligne très rapidement.  Ce système d’intelligence artificielle est directement connecté pour la production, à plus de 6 000 usines de vêtements en Chine. 


Le concept des nouvelles saisons n'existe pas avec Shein. Nous avions déjà Zara par exemple, qui nous sert des nouvelles collections chaque semaine, et exploite très bien le concept de la fast fashion, mais Shein est à un autre niveau. L’entreprise produit à toutes les heures de 1 000 à 6 000 nouveaux looks publiés sur leur site Web et livre de façon très rapide aux consommateurs, n’ayant pas de boutique physique.   

Extrait du documentaire : Inside the Shein machine

Les droits humains bafoués 

Dans le documentaire Inside the Shein machine ont y apprend que des employés en usine peuvent produire près de 120 vêtements par jour, en travaillant 7 jours semaines, avec une seule journée de congé par mois. 

Les employés sont payés à la pièce, au morceau et doivent travailler un nombre d’heures très élevé avant de pouvoir arriver à une paie décente. Barreaux dans les fenêtres, manque de sécurité, conditions insalubres sont quelques-unes des caractéristiques des usines dans lesquelles travaillent ces individus. 

Avec 6 000 usines, l’entreprise prétend qu’il est très difficile pour elle d’aller inspecter les conditions de travail de chacune de ces usines. IL semble à présent vouloir améliorer leurs pratiques. Gardons l'œil ouvert pour la suite. 

Un impact environnemental énorme !

Le plus grand problème de cette entreprise est que Shein produit des montagnes de vêtements de très piètre qualité, qui se retrouvent pour la plupart à la poubelle. Shein encourage donc cette consommation effrénée, du aussitôt porté aussitôt jeté. De plus 95 % des vêtements produits par Shein contient un pourcentage de plastique, puisqu’ils sont pour la plupart faits de polyester, C’est donc une grande quantité de vêtements et de plastique qui se retrouvent à la poubelle. Cela est sans parler des GES qui sont émis lors du transport et la fabrication de ces dits vêtements.

Finalement, Shein a été plusieurs fois accusés de plagiat copiant allègrement des petits designers, artisans locaux, qui nous ramenant à cette bataille de David contre Goliath.

Malgré tout, comment se fait-il que nous consommons encore ces produits ? Souvenons-nous que l'ensemble de l'industrie de la mode produit plus de GES que le transport aérien et maritime combinés.

Oui l’offre semble trop alléchante, les prix dérisoires, on peut maintenant avoir une copie de la robe de notre star préférée en échange de quelques dollars seulement, mais derrière ce coût, il y a une planète et des humains qui subissent malheureusement les impacts de ce système d’hyper fast fashion que Shein prend plaisir à entretenir en empochant des milliards de dollars sur le dos d’individus et de l’environnement…







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