Qu’attend-on pour trouver des commanditaires plus respectueux de l’environnement dans nos festivals?

Nous traversons actuellement une crise climatique majeure. Pendant ce temps, certains de nos festivals les plus prestigieux, tels que les Francofolies de Montréal et le Festival International de Jazz de Montréal, comptent parmi leurs principaux commanditaires des entreprises dont les pratiques ne respectent pas l'environnement et vont à l'encontre des recommandations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).  

Une véritable incohérence semble exister entre le choix des commanditaires de nos plus grands festivals et les efforts déployés par la Ville de Montréal pour opérer une réelle transition écologique dans la métropole au cours des dernières années.

Sources de soutien différentes

Citons quelques exemples flagrants: 

  • Un véhicule utilitaire sport (VUS) de General Motors trônant fièrement au cœur du site des Francofolies de Montréal, alors même que ce type de véhicule est responsable de 50% de la hausse des gaz à effet de serre au Québec.

  • Le logo de la Banque TD étalé avec fierté en tant que partenaire principal des Francos, bien que cette institution figure parmi les dix premières banques mondiales investissant massivement dans les énergies fossiles, en dépit de la recommandation formelle du GIEC de désinvestir cette industrie polluante. 

  • Enfin, l'exemple de Rio Tinto, classé parmi les dix entreprises les plus polluantes au Québec, et jouant le rôle de partenaire majeur du Festival de Jazz de Montréal.

Divers groupes défendent la création d'une loi visant à interdire aux entreprises automobiles de faire de la publicité et de commanditer des événements, de la même manière que la Loi sur le tabac a interdit de telles pratiques à l'industrie du tabac. 

Les festivals ont trouvé alors d'autres sources de soutien. Il serait tout à fait envisageable d'adopter une interdiction similaire pour les entreprises automobiles, par exemple, grâce à un leadership solide de nos gouvernements. Nous avons pu observer un exemple concret de cela en France, où la publicité sur les énergies fossiles a été interdite en 2022. 

La Ville de Montréal

Serait-il envisageable que la Ville de Montréal joue un rôle plus proactif dans ce domaine en mettant en pratique son expertise et son leadership? Elle pourrait s’inspirer de la ville d’Amsterdam, qui a interdit la publicité pour les voitures à essence sur les autobus, dans le métro et sur les panneaux municipaux. 

En tant que commanditaire important et en autorisant l'utilisation des espaces publics, la Ville ne pourrait-elle pas imposer des règles concernant la publicité et/ou la commandite des événements qu'elle finance? Ne serait-il pas opportun de mettre en place une politique de sélection des commanditaires, orientant ainsi le choix des partenaires pour les événements subventionnés? 

Cela permettrait à la Ville de Montréal d'exercer une influence positive et de promouvoir des valeurs environnementales cohérentes avec ses objectifs de transition écologique.

Il est temps de repenser notre approche et de trouver des solutions créatives pour assurer la viabilité financière des festivals, tout en restant cohérents pour prendre des engagements à la hauteur de la crise climatique.

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